Tout semble si...
À quelque chose, le malheur est bon... Au moins le miens sera le motif d'un nouveau post sur ce blog qui promettait de rester inactif pour les temps à venir.
Laissez-moi vous narrer l'arrivée d'un gros nuage noir au dessus de ma tête à la veille de mon ultime week-end dans ce cher Madrid, un fourbe orage qui s'est abattu dans le ciel radieux de ma caboche vendredi soir dernier. J'étais donc avec des amis de l'ambassade, attablée en terrasse à prendre un verre et grignoter quelques tapas dans un chaud début de soirée, après un cours d'aéroboxe et avant une bonne nuit de fiesta, bref, dans un état proche de la perfection. Et là, me baissant pour prendre pour la énième fois de la soirée un truc dans mon sac, je le trouve... pas. Disparu ! Et ce n'est pas tout, idem por ma malette d'ordi, avec évidemment l'ordi à l'intérieur !
Un vrai cauchemard, d'autant que personne ne s'est rendu compte de rien ! Les sacs étaient à mes pieds, contre ma chaise, tout comme celui de Justine, je les ai fouillés plusieures fois pour prendre des trucs dedans, enfin bref, l'hallu totale ! Après réflexion sur le sujet, il s'avère que deux types se sont assis à la table derrière nous, ont plus ou moins rapproché leur table et ont, avec une discrétion toute professionelle, pris ces deux sacs et partis avec. Ce qui est fou, c'est qu'il s'agissait de deux sacs bien volumineux, et pesant en ce qui concerne mon ordi, et que personne n'a rien remarqué...
Je suis aussitôt allée au comissariat faire une déclaration de vol, accompagnée par Michaël qui avait l'un des deux types en face de lui et dont il se rappelait le visage. Au passage, je souligne que le système madrilène est super bien organisé : une ligne téléphonique publique en espagnol, allemand, anglais ou français permet d'enregitrer sa plainte à toute heure, à signer ensuite auprès d'un agent, dans le commisariat. Nouvelle surprise en raccrochant, lorsque le dit agent m'a adressé un "Vous avez terminé votre déposition ?", en français dans le texte ! Moi qui me plaint de tomber sur des français à tout les coins de rue à Madrid, j'étais plutôt contente sur le coup ^^
Bref, il a fallu faire l'inventaire de tout ce qui m'avait été dérobé... Outre l'ordinateur, je n'avais rien qui n'avait vraiment de valeur. Je me suis pourtant rendue compte que c'était justement ce qui n'en avait aucune -ou très peu- dont la perte me chagrinait le plus ! Citons le tee-shirt vert orné de la grenouille de Salamanque tout juste acheté à peine une semaine auparavant et porté une seule pfois, ma paire de vieilles baskets adorées customisées maison, un petit monstre en tissu accroché à mes clefs, les coupures de journaux récupérées à l'ambassade des murs où je les avais affichées tout au long de l'année (mon calamar heureux !), le carnet et stylo offerts par mes amis pour mon départ, avec tout les petits mots qu'ils y avaient écrit... Oui ce n'est rien, mais c'est tellement à la fois !
Tout comme les fichiers contenus dans mon ordinateur... L'ensemble de mes photos prises ici ou de la musique découverte en Espagne... Sans parler de mon rapport de stage ! C'est ballot, alors que j'avais justement commencé à m'y mettre sérieusement... Contrainte de tout reprendre à zéro, la poisse ! Enfin, à zéro, pas complètement, si Findel ou Rafa ont gardé la vesion moins avancée que je leur avais envoyé il y a quelques jours et me la renvoient (c'est un appel suppliant non déguisé, les gars). Idem pour les photos, entre le disque dur externe resté à Toulouse, les potes à l'ambassade et les colloc ici, je devrais pouvoir reconstituer la majorité de mon stock. Presque.
Enfin, pour finir sur une note plus positive, le cauchemard n'aura pas été total, puisque j'avais mon téléphone portable dans ma poche et mon portefeuille... Oublié à l'ambassade le même après-midi ! Qui a dit que la passoire qui me sert de tête me perdrait ? Pour le coup, j'ai au moins échappé à l'opposition aux cartes de crédit, perte du passeport, cartes SIM espagnole et française, etc...!
Toujours dans le positif, tout mes amis qui étaient là et qui ont réussit à me faire passer une très chouette soirée malgré ce qui venait de m'arriver ! Paradoxalement, je dirais même une des meilleures de mon séjour ici... Merci donc Michaël, Justine, Camille, Hélène et Damien, vaiment ! Ce sont les gens comme vous qui m'inciteraient à ne jamais partir.
Ce qu'il va bien falloire faire finalement, et bientôt. En témoigne la première valise bouclée cet après-midi, qui d'un air hautain et implacable me rappelle la dure vérité à chaque coup d'oeil que je lui glisse... "C'est vraiment terminé, maintenant."
J'avais dit "finir sur une note positive" ? Oups, pas réussi.